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La cour de la Valsainte

Avec ses petites maisons serrées les unes contre les autres, ses cours égayées de verdure et le désordre heureux des hangars, le quartier de la Valsainte à Vevey vit au présent du passé. Ses bâtiments typiques du XIXe siècle ont résisté aux transformations de la seconde moitié du XXe siècle. Là, dans des appartements au confort généralement sommaire, mais qui s’améliore au fil des années grâce à l’ingéniosité de ses habitants, vivent des artistes, artisans, ouvriers et indépendants. En se promenant le long de la rue du Collège qui se douterait qu’en montant les escaliers des Nos 8 à 14, il découvrira une cour hors du temps à l’harmonie parfaite ? Un véritable jardin suspendu. Un endroit dont la poésie et la magie portent à la création. Depuis quelques années. L’Association qui réunit les habitants du quartier en a fait un lieu de rencontre et d’expression culturelle.

La cour de la Valsainte

Histoire de la Valsainte

Le quartier de la Valsainte doit son nom au couvent de la Valsainte en Gruyère. Les Chartreux possédaient la première bâtisse de la rue Sainte-Claire, à l’extrémité ouest du quartier. Le quartier a échappé au terrible incendie qui a frappé Vevey en 1668 et à la démolition par les Bernois qui ont respecté les biens de leurs alliées fribourgeois.

Le pâté nord de la petite cour intérieure a été construit en 1800. C’est à la fin du XIXe siècle que le quartier s’est étoffé. De 1950 à 1970, Vevey connaît une période de la démolition. C’est ainsi que se construisent les bâtiments qui entourent ce qui reste de la Valsainte. En 1977, le Conseil communal approuve un plan d’extension partiel qui prévoit un remaniement parcellaire et une démolition totale du quartier pour faire place à un centre commercial et des parkings. Mais les propriétaires de l’époque font recours et le Tribunal fédéral leur donne raison en 1980. En 1986, le Dr François Chavannes demande à la Municipalité que tout soit entrepris pour sauver le quartier.

Plus récemment, en 1990, ce vieux quartier de Vevey lutte pour sa survie. Une association fondée à l’occasion du 100e anniversaire du café de la Valsainte, commence à œuvrer pour vaincre la léthargie succédant à plusieurs projets de démolitions avortés.

En 1995, à l’unanimité moins une voix, le Conseil communal adopte un plan partiel d’affectation (PPA) qui va dans le sens des buts poursuivis par l’AQV : promouvoir la réhabilitation douce des bâtiments afin de ne pas modifier le tissu social. Les propriétaires qui jugent ce plan trop contraignant font recours. Ils obtiennent gain de cause au Tribunal administratif en avril 1998. La Municipalité de Vevey décide toutefois de faire appel au Tribunal fédéral. En 1999, ce dernier donne raison au propriétaire sur un point : les autorités doivent renoncer à la clause du PPA qui prévoit le maintient du tissu social. Depuis, le PPA a force de loi et en fin de compte, cette correction n’a guère d’importance. Car dans les faits, seule une réhabilitation douce pourrait être rentable. Des négociations avec les propriétaires sont en cours. L’objectif est un rachat de la cour par la coopérative de la Valsainte ou l’obtention d’un droit de superficie.